"En 2008, Žilda délocalise ses personnages à Rome: Rome, son centre ville, ses rues, ses places mais également sa périphérie, ses borgate, Rome placée en face de sa propre mémoire cinématographique, celle des laissés-pour-compte et marginaux du cinéma des années 50 et 60.
A l’intérieur de cette mémoire collective du cinéma romain, une figure s’impose, celle de Pier Paolo Pasolini, dont l’aventure romaine fut presque mythique, véritable initiation pour le poète frioulan qui y découvrit alors ceux qui ne cesseront jamais de le fasciner, les sous-prolétaires des borgate. Lui qui fut un fervent pratiquant de la réécriture, de l'adaptation, du palimpseste permanent, défaisant et refaisant les oeuvres du passé, les faisant voyager de la peinture et de la littérature vers le cinéma, c'est finalement s'inscrire dans ce phénomène de rifacimento que de ressusciter cette faune pasolinienne dans la Rome de 2008, de ramener ses personnages cinématographiques vers le pictural, les adapter plastiquement dans un décor contemporain ré-ouvrant leurs significations.
Si le titre de ce projet, Io sono una forza del passato, exprime de lui-même l’importance de Pasolini comme figure tutélaire, de nombreux autres personnages se sont invités, du voleur de bicyclettes aux enfants sciusciesques de De Sica. Tous expriment la même attirance pour la beauté rugueuse, sombre et lumineuse à la fois, à l’exact opposé du lisse et du diaphane que Hollywood a toujours préféré, tous participent à l’expression d'un sublime, d'une vitalité et d'une grâce qui surgissent de la boue d’une banlieue excentrée.
Parmi les Franco Citti et Anna Magnani, qui resteront dans la mémoire collective, figurent aussi des acteurs moins connus, déjà oubliés, des sortes de « figurants considérables » dont Žilda réfléchit, plastiquement, la présence au coeur de la ville en développant un langage visuel réaliste qui s’invite à taille humaine dans la rue.
A travers ce parcours romain, Žilda pose la question du sort que l'Italie berlusconienne réserverait à ces voleurs de bicyclettes et autres Accattone et, par ce face à face soudain et imposé du passant avec ces figures de la marginalité, met à l'épreuve notre contemporanéité saturée de l’idéologie de la réussite."
Lubna S.
"En 2008, Zilda délocalise ses personnages à Rome : Rome, son centre ville, ses rues, ses places mais également sa périphérie, ses borgate, Rome placée en face de sa propre mémoire
Mamma Roma  - ROME


 Pasolini  - ROME


Pasolini  - ROME


Accattone  - ROME


 Accattone [detail]  - ROME


Accattone [in situ]  - ROME


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 Adele Cambria  - ROMA